Les dimanches aprÚs-midi sont les pires moments de ma semaine. Encore pire quand ma fille est chez son pÚre.
C’est LE moment dans ma semaine oĂč une crise d’anxiĂ©tĂ© a le plus de chance de dĂ©buter, m’entrainant dans un flot incessant de pensĂ©es anxieuses qui n’ont habituellement pas leur place dans ma tĂȘte en temps normal. Ăa en devient intense Ă un point tel que je dois augmenter bien souvent ma dose de mĂ©dicament pour contrer ma montĂ©e rapide – et – intense – d’anxiĂ©tĂ©.
On se demande pourquoi j’occupais tellement ma vie, auparavant, par mille et un projets, des tonnes d’activitĂ©s avec des amis, et jamais un moment de libre dans mon calendrier… Je me rends maintenant compte que, intuitivement, je me surbookais l’agenda pour ne jamais avoir Ă penser Ă ce vide intĂ©rieur qui m’accompagne depuis siiiiiiiiiiiiiiiiiiiii longtemps, mais dont j’ai toujours tout fait pour le repousser au fin fond de ma conscience. Oublier l’existence de ce vide existentiel anxieux qui peut me faire sentir complĂštement (irrationnellement!), de trop…
Aujourd’hui est l’un de ces dimanches aprĂšs-midi oĂč mon anxiĂ©tĂ© prend un peu le dessus, sans que je m’en sois rendue compte. Et oĂč j’ai juste envie de pleurer ma vie.
Ce genre de sentiment angoissant qui, au dĂ©but, est une impression de vide incomprĂ©hensible. Puis les pensĂ©es, qui commencent: “Tu es toute seule un dimanche aprĂšs-midi, alors que tout le monde est en famille/occupĂ©/avec leurs amis, Ă tripper leur vie et se sentir utile, important pour d’autres, aimĂ©s…” L’enchaĂźnement progressif vers des pensĂ©es plus nocives, toxiques, qui viennent alimenter cette noirceur que l’on tente tellement d’Ă©viter, d’oublier…qui viennent alimenter cette progression toxique qui te laissera en pleurs, dans ton sofa, Ă serrer trop fort l’un de tes chats parce que tu as besoin d’un contact vivant pour te rassurer…
Oh, j’ai mes trucs pour survivre Ă cette montĂ©e (bi)hebdomadaire:
- je prends une dose supplĂ©mentaire de mon mĂ©dicament pour baisser cette montĂ©e d’anxiĂ©tĂ© qui peut devenir paralysante;
- je pars une playlist random de musique qui bouge, qui torche et qui donne envie de bouger (ou du moins, qui me redonne rapidement une dose d’Ă©nergie; j’attends que le gros de l’anxiĂ©tĂ© s’apaise (elle ne disparait jamais complĂštement);
- ou je pars parfois la tĂ©lĂ©vision et le met Ă un poste random (genre HGTV), qui me permet de penser Ă rien d’existentiel ni d’angoissant (je ne sais pas pour vous, mais moi, voir des gens s’obstiner sur quelle(s) couleur(s) devraient ĂȘtre leur mur de toilettes dĂ©place rapidement mes pensĂ©es vers du futile et de l’absurde non-existentialiste);
- je lance des messages/textos à plusieurs amis, histoire de combattre ce sentiment de solitude anxieux qui me prenait à la gorge (et en général, mes amis sont assez rapide pour me répondre, alors kudos à eux, qui réussissent rapidement à me faire sentir à ma place parmi ma gang, chassant un peu ce vilain sentiment de solitude à marde).
Et une fois que j’ai rĂ©ussit Ă apaiser rapidement cette anxiĂ©tĂ© de fou, j’en profite gĂ©nĂ©ralement (et quand c’est possible!) pour sortir de la maison et aller marcher. Me mettre la musique Ă fond dans les Ă©couteurs, marcher sans but ultime, mon cellulaire Ă portĂ©e de mains, prĂȘt Ă prendre des photos pour alimenter mon Instagram et feeder mes amis de mes dĂ©couvertes du moment…
Ăa aide. Temporairement, jusqu’Ă la prochaine montĂ©e d’anxiĂ©tĂ©. Mais bon…ça aide.
C’est le sale dĂ©faut de vivre constamment avec des troubles de santĂ© mentale et de l’humeur comme les miens: Ă force de vivre intensĂ©ment, il a toujours un “down” Ă des moments de bonheur intense. Et ces “downs” peuvent ĂȘtre salement paralysants et nocifs pour le fonctionnement global de la personne. Parfois mĂȘme dangeureux…
Mais bon… GĂ©nĂ©ralement, je rĂ©ussis Ă survivre, un jour Ă la fois, Ă une XiĂšme crise d’anxiĂ©tĂ© qui pourrait me paralyser pour des jours (parfois des semaines). En gĂ©nĂ©ral, je m’en sors pas trop pire en y allant avec mes comportements habituels anti-anxieux, mais des fois, j’avoue que je peux laisser l’anxiĂ©tĂ© me gagner pour le reste de la journĂ©e, sombrant dans les pensĂ©es noires et terrifiants qu’elle me cause, m’endormant sur un sentiment tellement drainant sur ma motivation et mon optimisme gĂ©nĂ©ral…Au moins, bien souvent, aprĂšs une (longue) nuit de sommeil sans trop de cauchemars, je rĂ©ussis Ă me lever le matin avec l’anxiĂ©tĂ© (momentanĂ©ment) partie. Au moins ça de gagnĂ©, jusqu’Ă la prochaine fois…